Rédaction professionnelle
et personnalisée

Retour au blogue


Vocabulaire tout en musique!

Publié par Nathalie, le 28 juin 2017

C’est l’été et qui dit belle saison dit aussi festivals de musique. Prenez quelques minutes pour lire ce qui suit afin de parfaire vos connaissances en vocabulaire musical. Ainsi, aucun style de musique ne vous laissera sans mots!

Crédit photo: jlachancephoto

C’est l’été et qui dit belle saison dit aussi festivals de musique. Prenez quelques minutes pour lire ce qui suit afin de parfaire vos connaissances en vocabulaire musical. Ainsi, aucun style de musique ne vous laissera sans mots!

Vous ne trouverez pas ici une description du style musical, mais plutôt d’où il tire son nom. Faire une liste exhaustive de tous les styles musicaux tient de l’utopie. Surtout en ces belles années où les genres se croisent et s’entremêlent pour le plaisir de vos oreilles, mais résultant en une liste infinie d’appellations. Je vais donc me limiter à certains des plus connus et pour lesquels j’ai réussi à retracer un bout d’histoire étymologique.

Blues : les accents de la mélancolie

Le terme « blues » est tout à fait approuvé par l’OQLF (Office québécois de la langue française) et nous vient de l’anglais moderne « blue devils » signifiant « idées noires ». Vous pouvez bien entendu jouer ou chanter du blues, mais sachez que vous pouvez aussi avoir un coup de blues ou avoir le blues. Le mot « blues » prend alors le sens de cafard, mélancolie, nostalgie. Évitez de dire « avoir les bleus ». Cette traduction littérale de l’expression anglaise « to have the blues » doit être remplacée par « avoir le cafard » ou « broyer du noir ».

Bluegrass : place au banjo!

Cette musique au tempo rapide, branche de la musique country, tirerait son nom du groupe qui l’a créée dans les années 1940, The Bluegrass Boys, qui lui-même tenait son nom de la région de Bluegrass dans l’État du Kentucky d’où le groupe était originaire. Il n’existe pas de traduction en français de ce terme, comme c’est souvent le cas pour les mots liés à la culture des pays à qui on les emprunte.

Country : et le western lui?

Cet emprunt à la culture anglophone nous vient de l’anglais américain « country music » signifiant « musique rurale ». Ce nom et adjectif peut être employé autant au masculin qu’au féminin et est invariable. Aujourd’hui, le country se diversifie et s’allie à d’autres styles en faisant une musique moins folklorique qu’elle ne l’était au départ. Parlant folklore, qu’en est-il de la musique western? Il semblerait que ce soit un country plus aventurier en lien avec les quêtes vers l’ouest.

Dance : ça sonne français, mais!

Envie de danser en français? Sachez alors que le « dance music » doit se dire « musique électronique pour discothèque ». Ce qui, quand on y pense, n’est pas si loin de son autre nom; EDM pour « electronic dance music ».

Disco : plus que de la musique!

Au-delà du style musical, c’est aussi un style de vie! Oui, oui! Sachez qu’au Québec, le terme « disco » peut aussi désigner une personne qui aime la musique disco et qui en adopte la tenue vestimentaire… Les goûts sont dans la nature! Quoi qu’il en soit, sachez qu’il est aussi tout à fait approprié d’utiliser ce terme pour désigner une discothèque.

Dub : des origines qui ne sont pas clairement définies

Totalement approuvé par l’OQLF, le terme « dub » a toutefois des origines incertaines. Nous savons qu’en anglais, il s’inscrit dans les dictionnaires avec pour définition « genre musical issu du reggae » et pour sa forme verbale « to dub » signifiant « faire le doublage d’un enregistrement ». Quant à l’origine du terme anglais, il viendrait de la contraction de l’un de ces trois mots :

  • Dubbing soit le procédé qui consiste à transférer un format audio ou vidéo d’un support sur un autre.
  • Dubplate, c’est-à-dire un disque acétate fait avant le pressage final des bons vieux vinyles. Il permettait d’affiner les réglages studio.
  • Double, ceci à cause du grand nombre de versions différentes qui peuvent être créées à partir d’une même séquence musicale.

 

Folk : eh oui! Folklorique!

Folk ou musique folk, que vous utilisiez l’un ou l’autre, vous avez l’approbation de l’OQLF. Cet emprunt à l’anglais moderne signifie musique folklorique. Non, le folklore, ce n’est pas seulement les ceintures fléchées et les rigodons! En fait, si nous nous attardons à l’étymologie du mot « folklore », nous découvrons qu’il est composé de « folk » signifiant peuple et de « lore » c’est-à-dire « science ». Le folklore est donc la science du peuple ce qui prend tout son sens puisque les auteurs-compositeurs-interprètes témoignent dans leurs œuvres de la vie quotidienne, des préoccupations et des revendications d’une communauté.

Hip-hop ou hip hop? Bah! Les deux!

Avec ou sans trait d’union, vous aurez tout bon avec le hip hop. Attention toutefois à ne pas substituer rap à hip hop. Bien que le rap fasse partie de la culture hip hop, celui-ci s’applique à la parole, scandée et saccadée, alors que le hip-hop propose plutôt un rythme accompagné de rap et de chants. Ce serait le rappeur Keith Cowboy, de Grandmaster Flash and the Furious Five, qui aurait créé le terme hip hop. Toutefois, le fondateur de l’Universal Zulu Nation Afrika Bambaataa serait celui qui aurait attribué le terme à la sous-culture hip-hop.

House : c’est fait maison?

Le terme musique house, ou tout simplement house, semble avoir des origines qui ne font pas consensus. L’OQLF mentionne que le terme vient de « Warehouse », qui est le nom d’une discothèque de Chicago où ce style musical a été popularisé notamment par le DJ Frankie Knuckles. C’est la version que l’on rencontre le plus souvent.

Une autre version de l’histoire vient de Chip E. un autre DJ qui a contribué à faire connaître la musique house. Selon lui, le nom vient de la méthode d’étiquetage des disques chez le disquaire où il travaillait : la musique de DJ Knuckles au Warehouse était classée dans une catégorie du nom de « As Heard At The Warehouse » (entendu à la Warehouse) et c’est le nom raccourci de la catégorie qui serait devenu avec le temps « house music ».

Un autre DJ, Larry Heard alias M. Fingers, a aussi son explication. Selon lui, le terme trouverait plutôt son origine dans le fait que les premiers DJs créaient de la musique dans leur maison (house) avec des synthétiseurs et des boîtes à rythmes.

Finalement, il y a aussi la version de l’un des fondateurs de la techno de Détroit (tient, un autre style musical!), Juan Atkins, qui associe le style house au fait que c’était des titres « maison » des DJs (house records). La musique de la maison, quoi!

Jazz : on se dispute l’origine du nom!

Les hypothèses sont nombreuses sur l’origine du mot « jazz ». Allez voir sur Wikipédia, vous serez surpris! En attendant, voici mes préférées :

  • D’une dérivation du verbe « jaser » en référence aux craintes que les gens pouvaient avoir lorsqu’il y avait des concerts de jazz près de chez eux.
  • Du jasmin qui se retrouvait souvent dans les parfums français vendus à La Nouvelle-Orléans.
  • De racines africaines comme le mot « jaja » signifiant « danser » ou « jouer de la musique », ou « jasi » qui veut dire « être excité » ou « vivre à un rythme rapide, sous pression ».
  • De certaines tribus indonésiennes qui nommaient « jaze baqti » une musique rythmée.

 

Métal : lourd et intense

Sachez que l’« e » s’accentue dans la version francophone de ce style et que vous pouvez, avec la bénédiction de l’OQLF, utiliser « heavy métal ». Cette expression est utilisée depuis longtemps en chimie et en métallurgie, mais on ne sait trop comment elle a fait son apparition dans le domaine de la musique. L’une des premières utilisations du terme « heavy metal » aurait été faite dans le roman The Soft Machine de William S. Burroughs. Et le terme aurait été employé dans une chanson en 1968 : Born to Be Wild de Steppenwolf… en référence au bruit des motos et non de la musique!

Selon le livre The History of Heavy Metal, le terme viendrait du jargon des hippies où « heavy » désigne une chose capable de générer une humeur intense et « metal » qualifie cette humeur de lourde comme le métal.

Rock ou rock’n’roll

Tout à fait acceptable en français puisqu’il n’existe pas de terme équivalent, le rock and roll a ses racines étymologiques dans l’anglais moderne où « to rock » signifie « balancer » et « to roll » veut dire « rouler ».

C’est le DJ Alan Freed, animateur de l’émission de radio Moondog’s Rock And Roll Party qui aurait donné ce nom à ce style musical en utilisant une expression de l’argot qui se retrouvait depuis la fin des années 1920 dans certaines chansons de rhythm and blues ou de jazz et qui signifiait « danser » ou « faire l’amour ». Symboliquement, le rock’n’roll signifie rester debout et aller de l’avant.

Et le rockabilly? Il s’agit d’un mot-valise formé de « rock » et « hillbilly music » qui désigne la musique rurale traditionnelle américaine dans le sud des États-Unis. « Hillbilly » est péjoratif et se traduit par « campagnard » ou « péquenaud ».

Joyeux festivals!

Sources : OQLF, Wikipedia